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Jun 11 – Jun 17, 2018

Liste Art Fair 2018

Les trois artistes s’emploient Ă  explorer des notions contemporaines Ă  travers des thĂ©matiques du langage corporel, du fĂ©minisme, de l’identitĂ© et de la marginalitĂ© sociale qui se rencontrent dans les Ɠuvres exposĂ©es.

Qu’elles soient rĂ©alisĂ©es en textile, cĂ©ramique ou en toile, qu’il s’agisse de sculptures, peintures et installations, les Ɠuvres de Pia Camil dans leur medium et leurs matĂ©riaux mĂȘmes expriment des intentions fortes et un regard propre sur le monde contemporain. Pia Camil prĂ©sente ici une Ɠuvre textile de 2016 rĂ©alisĂ©e par l’assemblage de vĂȘtements achetĂ©s Ă  Iztapalapa, un marchĂ© de Mexico cĂ©lĂšbre pour sa prĂ©caritĂ©, et rĂ©alisĂ©s par les femmes de ce quartier. AffublĂ©s des logos de marques amĂ©ricaines, ces T-shirts Ă©voquent la puissante domination culturelle et Ă©conomique des Etats-Unis. Dans sa volontĂ© de revaloriser l’artisanat et le patrimoine du Mexique, Pia Camil a teint ces T-shirts. Les vides créés par les cols conservĂ©s dans le rideau Ă©voquent les fantĂŽmes des corps qui ont portĂ© ces vĂȘtements, signes inanimĂ©s de leur vĂ©cu et d’une valeur Ă  la fois sentimentale et humaine pour l’artiste.

Le dĂ©sir d’émancipation et d’acceptation des marges est au cƓur de la dĂ©marche de Paul Maheke. Fortement imprĂ©gnĂ©es de la danse et de la mise en scĂšne, ses Ɠuvres s’apparentent bien davantage Ă  des expĂ©riences sensibles qu’à des productions figĂ©es. Par la finesse et la poĂ©sie de ses performances et installations, il donne corps Ă  un combat subtil vers l’affirmation des identitĂ©s queers noires, souvent rĂ©duites au silence et Ă  l’invisibilitĂ© par l’omniprĂ©sence d’une culture blanche hĂ©tĂ©rosexuelle. Dans ‘I Lost Track of the Swarm’, Paul Maheke se dĂ©-triple dans une chorĂ©graphie improvisĂ©e oĂč l’individu se rĂ©sorbe dans son essence : le corps. EnvisagĂ© comme territoire, celui-ci se dĂ©ploie librement dans ce triptyque, oĂč il vient Ă  apparaĂźtre dans sa totalitĂ©, parfois par fragments, mais toujours dans son mouvement. Par ce bal gracieux, l’artiste nous invite Ă  l’orĂ©e de son individualitĂ© en faisant appel Ă  une sensibilitĂ© commune Ă  tous. TantĂŽt se confondant dans l’ombre, tantĂŽt s’évaporant dans la lumiĂšre, sa silhouette porte en elle le passĂ© d’une oppression, certes, mais d’abord et surtout le futur d’une libertĂ©.

Walter Pfeiffer, nĂ© en 1946, est, lui aussi, prĂ©occupĂ© par le dualisme masculin-fĂ©minin. Dans I'Ɠuvre de Walter Pfeiffer, le "hasard" prend une signification immĂ©diate : objets, perspectives ne sont ni des accessoires, ni des facteurs esthĂ©tiques. Ils sont le prolongement, concrĂ©tisĂ© par l'image, d'une certaine maniĂšre de regarder, d'agir, de bouger. En d'autres termes, le facteur esthĂ©tique est l'attitude de l'individu face Ă  lui-mĂȘme et Ă  son entourage. Cette interprĂ©tation est confirmĂ©e par la maniĂšre dont sont prĂ©sentĂ©es les Ɠuvres de Pfeiffer la prĂ©sentation tĂ©moigne d'un certain humour qui n'est pas gratuit mais reflĂšte, au contraire, une optique qui oscille entre la sensualitĂ© diffuse et l'ironie.

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